The Wolfgang Press est l’un des trio les plus inventifs de 4AD, explorant un post-punk avant-gardiste flirtant sans frontière avec la soul, le flamenco ou les musiques industrielles.
Avant de fonder The Wolfgang Press, le chanteur et bassiste Michael Allen et le claviériste Mark Cox fondent Rema-Rema avec Marco Pirroni, (futur bassiste d’Adam & The Ants). Rema-Rema, c’est un post-punk expérimental, dans la veine de Throbbing Gristle, et le single Wheel In The Roses est un des premiers que sort Ivo alors que 4AD se nomme encore Axis Records. Le groupe se sépare peu de temps après et Marco Pirroni sera remplacé par Andrew Gray. Le trio fondera The Wolfgang Press et figurera parmi les formations les plus actives de 4AD de 1983 à 1995. Mélangeant les registres, il est si inclassable qu’il ne sera jamais acclamé à sa juste valeur par le public, et boudé par la presse.
En 1983, les Anglais enregistrent un premier album, Burden Of Mules, aux paroles irrévérencieuses dignes de The Birthday Party. L’un de ces titres, « Journalists », leur mettra par ailleurs une bonne partie de la presse à dos. Loin de céder aux tentatives d’intimidation, le trio est très productif et enregistre trois EP entre 1984 et 1985 : Scarecrow, Water et Sweatbox regroupés dans l’abum The Legendary Wolfgang Press And Other Tall Stories – à l’exception des titres « Muted » et « The Deep Briny ». La pochette tape à l’oeil d’inspiration fauviste jure avec les jaquettes éthérées habituelles de 4AD, et le son de notre gang n’en est pas moins criard. Robin Guthrie (Cocteau Twins) collabore avec eux sur cet album et le très soul « Respect » est gratifié des choeurs de Liz Fraser. Des morceaux fiévreux tels que « Fire-Eater » ou « Sweatbox » sont retravaillés et le résultat n’en est que plus tribal grâce aux percussions exotiques et aux synthés indus.
Les membres de The Wolfgang Press jouent tous des claviers sur les enregistrements, en supplément des instruments dont ils jouent sur scène. Des musiciens additionnels les accompagnent sur les tournées pour pouvoir reproduire les sonorités si riches du studio. Hélas, en raison des difficultés à rassembler tous les musiciens en même temps, les concerts se font plus rares. Après le départ de Mark Cox en 1996, 4AD résilie leur contrat et de retour en Angleterre, ils essaient de trouver un autre label qui pourrait les signer, mais leurs demandes restent lettres mortes. Le groupe décide de se séparer et laisse dans son sillage des albums tous plus inventifs les uns que les autres.