« Honey », le nouveau single d’Early Spring Horses, dévoile une pop aux pulsations soniques qui raconte l’histoire d’un homme confiné, oscillant entre espoir et désolation.
Deux ans après What The Wood Whispers To Itself, le chanteur-pianiste Vincent Stockholm et le harpiste Arthur Wilmotte se sont rendus à Berlin pour enregistrer leur deuxième album Narcosia (à paraître chez Victorialand Records, leur label indépendant), sous la houlette du producteur Enrico Tiberi.
Initialement, « Honey » devait être un morceau intimiste où la voix de Vincent serait accompagnée de quelques notes de harpe et de piano, mais l’atmosphère émanant du studio The Famous Gold Watch a poussé les musiciens à modifier les arrangements avec plus de basses. En effet, le local est abrité dans des sous-sols aux fenêtres murées d’anciens bâtiments de la Stasi, et la sensation de confinement qui y règne est étrangement liée aux paroles de « Honey », écrites par Vincent bien avant qu’il ne se rende en Allemagne…
Inspiré par les livres de Claire Keagan, il cisèle ses chansons avec des textes où aucun mot n’est laissé au hasard. Tous ses morceaux racontent une histoire précise qu’il « déréfèrence » au fur et à mesure du processus d’écriture afin que le résultat final laisse libre cours à l’interprétation de chacun. « Honey » s’empare de la souffrance engendrée par l’enfermement avec des paroles poétiques emplies de désolation, illustrées dans le clip avec subtilité. Des formes graphiques, déstructurées – rappelant l’architecture land art de Michael Heizer avec Complex City – se rivent sur des danseurs se mouvant de manière viscérale, repoussés par des murs invisibles. Deux d’entre eux s’enlacent avant de s’évanouir dans le déclin annoncé par Vincent en une « constellation de faux espoirs ». La pulsation des basses atteint son climax à la fin de « Honey » avec un sonar qui nous fait deviner le bruit des pâles d’un bateau, peut être pour symboliser la piscine, la mer où s’enclave un être en détresse, inexorablement voué à la solitude. La pop sonique de « Honey » crée la symbiose entre nos peurs et les profondeurs sous-marines dont s’est inspiré Early Spring Horses pour composer Narcosia.